Agnès Frégé est une artiste née à Paris en 1967, elle vit et travaille en Normandie.
Artiste plasticienne
En 2018, je décide de prendre un virage radical en allant vers une recherche plastique. Les mutations économiques ont provoqué une rupture et m’on plongée dans une introspection profonde. Je trouve dans le dessin et la découpe sur papier un moyen d’exprimer ces questionnements personnels pour dialoguer avec le monde contemporain.
Ce qui nous entoure est un “continuum fertile” à mes yeux de citadine encore myope : « Voir les végétaux comme des visages …. Il constitue un antidote puissant à notre tentation de les considérer comme un décor indistinct. » dit dans son livre Apprendre à voir Estelle Zhong Mengual, en évoquant la peinture de Frédéric Church, Au cœur des Andes (1859).
Ce sont ces nouveaux visages, ou « sujet » qui m’inspirent, leurs diversités et leurs délicatesses qui paradoxalement témoignent de leur vitalité. Derrière cette notion du vivant, c’est la réelle prise en compte de la nature complexe et de sa biodiversité. Ainsi les « non humains » que sont les plantes, la mer et les fleuves, sont considérés à part entière comme des individus agissant. J’invite chacun à regarder l’ensemble et chaque être en particulier pour se replacer sur un pied d’égalité.
En prenant de la distance avec les sujets « topographiques », je dessine les courbes de niveaux, en creux ou en bas-reliefs, et propose une hybridation minéral-végétal. Plus près, en travaillant les échelles, en isolant les structures, je donne au sujet une forme plus abstraite et/ou assemble, interprète des représentations de végétaux venant de biotopes différents. Avec l’accumulation des couches successives, le papier très léger donne à voir la fragilité des écosystèmes.